Les nouvelles technologies, de plus en plus utiles aux forces de l’ordre

Le boom technologique, depuis l’invention des téléphones portables, a révolutionné les méthodes d’investigation des forces de l’ordre. Les traqueurs et la géolocalisation sont maintenant monnaie courante afin de pister les malfaiteurs. Encore mieux, les caméras sont mises à contribution. Et cerise sur le gâteau, grâce à l’évolution de l’high tech, il est possible d’intercepter des messages et discussions en présence de menaces criminelles ou terroristes. Les avancées technologiques ont repoussé les limites de la surveillance citoyenne. Afin d’assurer la sécurité publique, les dispositifs des forces de l’ordre doivent être constamment mis à jour afin de ne pas se laisser dépasser. Et c’est ainsi que ces derniers se sont engagé récemment dans la reconnaissance faciale et la surveillance des messages chiffrés pour une efficacité optimale de leur mode d’action.

La surveillance : une nécessité indéniable

Afin de poursuivre les criminels et les délinquants, les chercheurs ont développés diverses techniques pour les repérer. La vidéosurveillance est un des premiers outils ayant servi dans ce sens. Placer des caméras un peu partout aide la police à retracer les activités des malfaiteurs. Aux Etats Unis, 73% des individus, sur lesquels une enquête a été menée, ont déclaré se sentir plus en sécurité avec la présence des caméras de surveillance. Ces derniers préconisent leur présence dans les lieux publics comme les aéroports afin de prévenir des actions terroristes. Du côté des gouvernements, l’utilisation de la vidéosurveillance et de la reconnaissance faciale est de plus en plus sollicitée notamment en France, aux Etats Unis, en Chine et en Australie. Juste pour illustrer cela, cette dernière a permis de reconnaître l’agresseur au couteau à Paris, dans le quartier de l’Opera, le 12 mai 2018.

La lutte actuelle pour faire accepter les techniques de surveillance

Il s’agit bien d’une lutte mettant face à face ceux qui prônent la surveillance et ceux qui sont totalement contre. D’un côté, les forces de l’ordre et les gouvernements sollicitent leur utilisation. Elle est source d’avancée dans les enquêtes criminelles. En effet, les forces de l’ordre ont pu disposer d’une base de données et d’images conséquentes permettant d’accélérer les processus de repérage des malfaiteurs comme c’est le cas aux Etats Unis. L’Australie a même voté une loi sur la surveillance des conversations chiffrées. Il est à noter qu’ils ont pris exemple sur le Royaume-Uni qui a voté en 2016 une loi semblable baptisée « Investigator Power Act ». De l’autre côté se trouvent ceux qui considèrent ces actions comme liberticides. Si récemment, la police New-yorkaise a déployé des drones de vidéo surveillance, au Royaume-Uni, l’ONG « Big Brother Watch » dénonce le manque de fiabilité des dispositifs de vidéosurveillance qui violent l’intimité des citoyens mais qui sont aussi peu efficaces selon cette dernière. Le groupe AI Now, de l’université de New York, met même en garde contre les erreurs que commettent les Intelligences Artificielles utilisées.

Des procédés souvent critiqués

Même si c’est pour la sécurité des citoyens, l’utilisation des nouvelles technologies par les forces de l’ordre est sujette à des discussions. On ne parle pas ici des tasers ou autres gadgets du même genre. Il s’agit des technologies de pointe qui semblent être un peu trop invasives vis-à-vis des libertés des citoyens. La question est de savoir si tout le monde mérite d’être surveillé en permanence. Une réflexion d’ordre éthique qui est à méditer. Juste pour le cas de Google, les employés de la compagnie ont protesté contre le Project Raven permettant à des drones de reconnaître les hommes en temps réels. Face aux pressions, les dirigeants de la firme abandonnent le projet qui devait se chiffrer pourtant à 10 millions de dollars. Jugée trop dangereux par les salariés, le projet a été abandonné. A cela s’ajoute le fait que la fiabilité des dispositifs n’est jamais assurée à 100%. A de nombreuses reprises, certains logiciels de reconnaissance faciale se trompent incriminant ainsi des innocents.

Comment parvenir à protéger les droits des citoyens ?

Tout se base sur le principe de consentement. Dans le pays de l’oncle Sam, face aux actions terroristes du 11 septembre 2011, il y a eu moins de réticence face à la surveillance qu’opèrent les forces de l’ordre sur la vie des citoyens. La menace islamiste a participé à réduire la méfiance vis-à-vis du Pentagone sur l’application des techniques jugées moins éthiques auparavant. Il est aussi possible de se référer au corpus législatif comme dans le cas des pays anglophones. Le groupe « Five Eyes » constitué des Etats Unis, de l’Australie, du Canada, du Royaume-Uni et de la Nouvelle Zélande a pris position à ce sujet en votant des lois favorables à la surveillance des citoyens. Une loi ne saurait s’opposer au bien-être des citoyens puisqu’elle est issue du vote des représentants du peuple. Sans l’approbation des citoyens, il y aurait violation des droits de ces derniers. Les forces de l’ordre auront donc accès à des données personnelles à des fins de sécurité uniquement.

Contrôler cette surveillance pour faire baisser la méfiance

Face à une trop grande méfiance vis-à-vis de la surveillance effectuée par les autorités publiques, il est nécessaire de créer une balise pour protéger les populations. De leur côté, le groupe des « Five Eyes » a déjà proposé une alternative. Il s’agit de créer une autorité indépendante qui contrôlerait les actions des forces de l’ordre et des gouvernements sur les processus de surveillance. Le risque réside dans l’abus qui pourrait être fait une fois l’accès aux données personnelles acquises. En effet, la crainte de manipulation des données à des fins politiques n’est pas à écarter. Une mesure encore plus drastique est le contrôle judiciaire direct. Chaque intrusion dans la vie privée d’un citoyen sera sujette à des enquêtes juridictionnelles. En cas d’infraction, l’opération cessera immédiatement et les autorités devront dédommager les victimes.